C’est en 1998 que la Biennale Internationale Design Saint-Étienne a été mise en place par Jacques Bonnaval (1950–2018), alors directeur de l’École régionale des beaux-arts de Saint-Étienne (aujourd’hui Ésad Saint-Étienne). Une idée audacieuse émerge : créer un événement proposant un large panorama du design et révélant aux publics les idées et les processus de conception constituant la réalité cachée de l’objet.
La Biennale Internationale Design Saint-Étienne se tient depuis 2006 sur le site de l’ancienne Manufacture d’armes royales, à la Cité du design, dont la mission première est de rendre le design accessible à tous les publics à travers une vision large du métier de designer et de ses multiples applications.
Les biennales favorisent depuis lors la confrontation entre les innovations générées par les écoles, les grandes agences, les créateurs indépendants, les diffuseurs, les entreprises et une très grande variété de publics. Leurs multiples expositions, conférences, colloques et rencontres constituent un véritable laboratoire du contemporain fournissant, à travers les problématiques du design, un éclairage sur les pensées et les enjeux de notre temps.
Face aux défis de production du XXIe siècle, avec quelles ressources le designer travaille-t-il aujourd’hui pour préparer demain ? La Biennale Internationale Design Saint-Étienne déploie sa 13e édition autour de la thématique Ressource(s), présager demain. Du 22 mai au 6 juillet 2025, elle invite tous les publics à découvrir des objets et des projets inédits venus du monde entier, à puiser des idées et à croiser des regards autour d’un design exploratoire, en prise avec les enjeux contemporains, au cœur d’un événement festif.
Cette nouvelle édition met au premier plan la figure du designer, l’invite à collaborer avec des entreprises du territoire et renoue avec ses origines en donnant toute sa place à la jeune création et aux étudiants de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne.
Alors que Saint-Étienne vient de se jumeler avec la ville de Kapan, en Arménie, cette 13e édition est aussi l’occasion de mettre à l’honneur la création contemporaine de ce pays.
Outre les expositions, des rendez-vous culturels hebdomadaires et une programmation associée, des animations et événements feront de ces six semaines une grande fête du design sur tout le territoire et qui résonnera bien au-delà.
La 13ème édition de la Biennale
Internationale Design Saint-Étienne s’engage à réduire l’impact environnemental
de ses expositions
La
Cité du design a veillé à intégrer les enjeux environnementaux dès la phase
curatoriale de ses expositions avec une sélection de projets majoritairement produits
en Europe, afin de réduire les distances de transport et limiter ainsi
l’empreinte carbone de la Biennale. Cette orientation traduit un engagement
pour une écologie de la création respectueuse des équilibres, sans renoncer à
l’exigence, ni à l’ouverture culturelle.
En accord avec la thématique Ressource(s),
présager demain, l’attention des scénographes s’est portée sur le « juste
ce qu’il faut » : une économie de la matière, une utilisation parcimonieuse de
la peinture, le moins de socles possible, des matières de second choix. Les
matériaux intégrés aux différentes scénographies et à la boutique peuvent être
laissés bruts sans traitement de surface, provenir de lots présentant de légers
défauts de fabrication les rendant non commercialisables, ou encore être
sélectionnés spécifiquement au sein des stocks disponibles chez nos entreprises
partenaires. Tous seront, à l’issue de l’événement, soigneusement référencés et stockés afin
de maximiser leur réutilisation par la Cité du design lors de futures
expositions. Ils pourront également être mis à disposition des ateliers
techniques, qui occupent une place centrale à l’École supérieure d’art et
design de Saint-Étienne, au service des étudiants et de leurs projets.
Par ailleurs, le catalogue de la 13e Biennale Internationale Design
Saint-Étienne ne se contente pas de documenter les expositions : il en prolonge
les engagements. En assumant cette matérialité multiple et en valorisant
l’existant, il s’affirme comme un objet éditorial en cohérence avec la démarche
globale de la Biennale. À la croisée du design graphique et d’une fabrication raisonnée, il incarne une
économie de moyens inventive et située. Il a été imprimé sur onze papiers
différents, sélectionnés parmi le stock dormant de l’imprimerie Chirat
(Saint-Just-La-Pendue, Loire), pour valoriser les ressources disponibles. Ces
papiers ont été choisis selon plusieurs critères : grammage, texture, couleur,
mais aussi en fonction des quantités suffisantes pour fabriquer les
exemplaires. Le catalogue devient un nuancier visuel et tactile, où chaque
changement de papier est signalé par un feuillet explicatif : au recto, les
caractéristiques techniques ; au verso, une image en quadrichromie permettant
d’observer l’impact de chaque papier sur le rendu des couleurs.