Delphine Hyvrier 

Exposition13 avril - 24 juin

par Julie GuyonTEM-Press
23 rue Roger Salengro
42000 Saint-Étienne
Designer : Delphine Hyvrier

Horaires
Mercredi au vendredi, 14h à 18h

Informations
tem-press.fr

Delphine Hyvrier présente ses recherches à partir d'images d'archives et d'entretiens avec les habitants de la vallée de Tignes, pour donner à voir les paradoxes de la modernité et raconter l'entrée dans le Capitalocène à travers l'histoire d'un village englouti. 

Delphine Hyvrier travaille à une thèse de recherche-création en Arts Industriels à l'Université Jean Monnet et à l'ESADSE. Elle étudie le design puis la géographie à Paris tout en travaillant comme jardinière à l'Ecole Spéciale des Espaces Libres. Ces croisements de disciplines et rencontres la portent à réfléchir aux interprétations et représentations de la nature selon les groupes sociaux mais surtout aux clivages d'aménagements du territoire en découlant. Des jardins ouvriers à la nature "sale" des friches polluées et peuplées d'espèces invasives aux projets immobiliers du Grand Paris, des communautés paysannes aux aménagements modernes, elle se concentre sur les endroits où la notion de nature n'est pas consensuelle et met à jour des fractures sociales et des enjeux de pouvoir. Son travail plastique s'appuie alors sur la façon de rendre compte de ces différentes perceptions de l'environnement, et de présenter celui-ci comme toujours lié au sort des humains.

Collage numérique à partir de photos d’archives et trouvées sur internet, Avec les photos d’Isabelle Gunie et Éric Laurent, moniteur·ice·s de ski, et de contributeur·ice·s Wikipedia, Tiia Monto, Zairo, Daniel Reversat, 2021 © Delphine Hyvrier

En 1948, le village de Tignes fut englouti par les eaux du lac du barrage du Chevril. En dépit des fortes mobilisations des habitant·e·s, qui refusaient d’être les victimes de ce qui devait symboliser le progrès et la capacité du pays à se reconstruire, leur communauté fut explosée. Le village fut reconstruit selon les normes d’architecture modernes, voyant la montagne comme un espace de loisirs de plein air autant qu’un gisement de matières premières, pouvant être aménagée et modifiée pour les désirs de la société. Si l’histoire moderne se lit d’une façon linéaire ascendante, tendue vers un progrès exponentiel, l’histoire de Tignes, de la lutte de ses habitant·e·s y fait figure, parmi d’autres, d’anomalie. Les montagnard·e·s refusaient d’être les victimes du progrès, dont le barrage symbolisait les paradoxes : apportant les avancées technologiques et le confort matériel au pays tout en étant une catastrophe humaine, écologique, culturelle. En travaillant principalement à partir d’images d’archives et d’entretiens avec les habitant·e·s de la vallée, Delphine Hyvrier présente pour cette exposition des recherches en cours sur les façons de donner à voir ces paradoxes de la modernité et raconter l’entrée dans le Capitalocène par l’histoire locale.


par Julie GuyonTEM-Press
23 rue Roger Salengro
42000 Saint-Étienne
Designer : Delphine Hyvrier

Horaires
Mercredi au vendredi, 14h à 18h

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