Anteroom

Projection20 avril 16:00 - 19:00

par Marion FrabouletCité du design
Auditorium de l’Esadse
rue Marius Patinaud
42000 Saint-Étienne

La projection des films Anteroom et Last Room sera suivie d’un dialogue en compagnie des réalisateurs et de Paul Eudeline, diplômé d’un DNSEP à l’Esadse en 2020 et actuellement membre du comité de présélection du Festival international de cinéma Marseille (FID).

Jeanne Gort, Anteroom, 2021 © Jeanne Gort

Anteroom, une réalisation de Jeanne Gort, artiste-cinéaste diplômée d’un DNSEP à l’Esdase en 2021 et lauréate du prix Golden Parachute 2022.

France | 2021 | 38 minutes | Screenshot, Stéréo | Couleur

Anteroom est un film composé de séquences-vidéo collectées sur Internet, certaines provenant d’un site de caméras de surveillance, d’autres d’un site d’exhibitions à caractère sexuel. Le film est une déshérence dans la solitude d’espaces clos, de chambres à la fois semblables et différentes d’où surgissent quelques morceaux d’intimités : des personnes oublient la caméra qui les filme, s’endorment, regardent à la fenêtre, font leur lit, se maquillent, etc. D’autres, conscients de s’exhiber, incarnent pour l’occasion des personnages à l’existence fugace… Parfois la connexion se perd, l’image se brouille, se fige et pétrifie les visages. Parfois les regards sont en quête d’interlocuteurs, parfois l’espace est vide, souvent les voix se confondent, indistinctes et lointaines. L’extérieur s’éloigne petit à petit, les fréquences nocturnes oscillent entre somnolence et sommeil. Possible miroir d’un monde reclus qui s’auto-observe jusqu’à se dissoudre dans une nuit d’écrans.


Pierre Carniaux, Last Room, 2010 © Pierre Carniaux

Last Room, une réalisation de Pierre Carniaux

France | 2010 | 76 minutes | DV cam, Stéréo | Couleur et NB

« Plutôt qu’au seuil de l’ultime chambre que pointe le titre, c’est à déambuler dans un dédale hôtelier au Japon que Pierre Carniaux nous invite. Et à nous mettre à l’écoute de plusieurs personnages, l’un, nu dans l’eau d’une baignoire rococo, d’autres allongés sur de vaste lits ou sur de minces futons, tel autre encore coincé dans l’étroitesse des fameuses chambres capsules. À chacun sa pièce, son type d’hôtel, même si la répartition a l’air parfois aléatoire, à chacun aussi son histoire, même si tous les récits s’entremêlent sur un mode onirique, et qu’aucun ne revendique plus qu’un autre l’exceptionnel. Les confidences se suivent et se croisent. Il y est question de travail, comme homme de ménage dans un hôtel justement. Il y est question d’origine complexe, une jeune femme raconte en l’appuyant de croquis le destin de son grand-père, Coréen prisonnier de guerre embauché de force dans les mines, évadé à multiples reprises, et finalement resté au Japon de son propre chef. Il y est affaire d’une danseuse retrouvée assassinée sous le matelas d’un hôtel. En bref, il y est question du Japon, et de ses zones d’ombre, comme si cette île était peuplée de fantômes, comme si ce continent miniature était rêvé à haute voix par des habitants désillusionnés, qui préfèrent se réfugier dans la nuit. « Poème noir », nous dit lapidairement Carniaux de son film, mais d’un noir alors qui sait à chaque vers retourner de nouvelles profondeurs, et s’inventer de bien surprenants miroitements de surface. » — Jean-Pierre Rehm


Présentée dans le prolongement de l’exposition Espacements : une sélection de projets de jeunes diplômés de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse).

Lire aussi Espacements

Exposition

par Marion FrabouletCité du design
Auditorium de l’Esadse
rue Marius Patinaud
42000 Saint-Étienne

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