À l’intérieur de la production est une exposition d’un nouveau genre. En accès public, elle est conçue pour accueillir des débats, faciliter l’expression des points de vue, les conversations et leur mise en forme sur la production croissante d’objets.
Le design, partie prenante de ce modèle, est interrogé dans sa capacité à amorcer ou accompagner des bifurcations profondes sur ce qui est produit et comment : s’agit-il de produire autrement ? Réparer ? Ne plus produire ? Détourner les objets ? Réinventer ?
Cette exposition met en scène la recherche en design en combinant des investigations concrètes, historiques et ethnographiques, des ateliers, des activités culturelles et des performances de designers et d’artistes pour appréhender cette question complexe.
S’éloignant volontairement des codes classiques d’une exposition, la scénographie et les objets présentés évoluent sous l’effet des usages et des besoins de la programmation, véritable clef de voûte de cette exposition-assemblée. Les objets ont souvent une double fonction. Ils sont un support pour montrer les résultats des recherches en design, mais ils sont surtout mis à disposition des visiteurs pour être utilisés et réinventés.
La bibliothèque Z conçue par Manuel Raeder permet de consulter les deux numéros de la revue Azimuts en relation avec le sujet, ou le journal « La navette » produit pendant la Biennale et qui navigue entre l’exposition et certaines amicales laïques de Saint-Étienne.
Le principe de conception de cette bibliothèque, composée d’étagères faciles à assembler et d’éléments interchangeables, offre de nombreuses possibilités d’agencement. Dans la même perspective, la production de lampes conçues par David Enon, modulables et à monter soi-même, la réparation/correction de chaises en plastique blanches (l’une des plus grosses productions mondiales), la réutilisation des bancs du collectif Uglycute produits avec des danseurs pendant une représentation, ou encore la culture de jardins potagers : tous permettent d’associer les visiteurs à la fabrication des objets et de l’espace. Il leur est proposé de faire pour réfléchir, pour faire et débattre de l’acte de produire à partir de nos besoins.
Le collectif russe Chto Delat, composé d’artistes, d’écrivains et de philosophes, est invité à créer une « peinture murale apprenante » et à partager ses réflexions et ses méthodes sur le sujet. D’autres artistes invités, des associations du territoire stéphanois et les visiteurs de la Biennale sont réunis dans cette exposition-assemblée pour contribuer à mettre en débat notre société technico-industrielle, et mettre en exergue le rôle social et politique du design.
Visitez le site web de l'exposition :
lecydre.space
Découvrez le programme lié à l’expositionProgrammation
Ernesto Oroza est un designer et artiste cubain, actuellement responsable du 3e cycle à l’Esadse. Sa recherche porte sur les inventions vernaculaires, l’architecture radicale et la production. Son travail est exposé dans le monde entier notamment au Groninger Museum, Pays-Bas ; au LABoral Centro de Arte y Creación Industrial, Espagne ; au Museum of Modern Art, New York ; au Musée des beaux-arts de Montréal ou encore au Museo Rufino Tamayo, Mexico. Il a publié de nombreux articles et livres. Le CyDRe, Cycle Design Recherche, est une composante du 3e cycle de l’Esadse. Azimuts est une revue de recherche en design fondée en 1991 par les étudiants-chercheurs du post-diplôme.
La question de l'identification des dangers a rassemblée les commissaires de l'exposition "à l'intérieur de la production" et le collectif d'artistes Chto Delat ?. Ensemble, ils interrogent par leurs pratiques artistiques le rôle de l'artiste face aux dangers.
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