1/6Michael Burton, The Race, Cow Inoculation, 2007 © Michael Burton
2/6Celui qui dort (issu de la série Des Yétis), dessin à la pierre noire, Bonnefrite, 2010, France ©Bonnefrite
3/6Bill Burns, Safety Gear for small animals, oval welding goggles (UV), 1994/2000© Bill Burns
4/6Sagety Gear for Small Animals, équipements de sécurité pour petits animaux, Bill Burns, 1993-2009, Canada © Bill Burns
5/6Gilberto Esparza Gonzalez, MRÑ (Parasitos Urbanos), 2007, crédit photo: Gilberto Esparza Gonzalez
6/6James Auger, Carnivorous Domestic Entertainment Robots, 2009, ©Auger-Loizeau
ExpositionLes androïdes
rêvent-ils de cochons
électriques ?
Commissariat : Marie-Haude Caraës
Scénographie : Adrien Rovero

Cité du design - Bâtiments H


2012. Dans la zone interdite autour de Fukushima, cent mille animaux vivent sur des terres contaminées. Certains fermiers ne se résolvent pas à abandonner leurs bêtes et, chaque jour, risquent leur vie pour les nourrir. « Lorsque je les quitte, je me dis que c'est peut-être pour la dernière fois, alors je retire ma casquette et je me prosterne. Je pense que les bêtes me comprennent », raconte un éleveur. Le réel... et la fiction. Dans le monde de Philip K. Dick, dans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, la catastrophe nucléaire a aussi eu lieu. La nature a quasiment disparu ; des animaux-machines consolent faiblement l'humanité, plongée dans des mégalopoles rouillées et crasseuses, où l'on distingue les hommes des androïdes en les soumettant au test de Voight-Kampff, dit « d'empathie », qui met à l'épreuve le rapport à l'animalité.

La production d'animaux mécaniques n'est pas qu'un fantasme de romancier génial. Des entités artificielles qui endossent la forme, le nom, le statut - et la place ? - de l'animal mettent à l'épreuve le lien ontologique entre humains et non-humains. Confusion, désordre, chaos de la nature versus ordre, propreté et fonctionnalité de la technique animée ?

C'est dans ce contexte que l'intention de l'exposition Les androïdes rêvent-ils de cochons électriques ? s'est peu à peu dessinée : révéler par touches l'expérience sensible du créateur, dans cette zone de marnage où l'humanité et l'animalité se frottent. Quatre parties - « Porcs en parc » ;
« De l'intérieur, l'animal » ; « L'adaptation des espèces » ;
« La nouvelle faune » - enquêtent sur l'exil des hommes
- le « grand partage », selon les mots du penseur.
La mécanisation industrielle trouve ses racines et ses fondements dans l'abattoir de Chicago, rappelle avec désolation l'historien de l'art Siegfried Giedion - process dont Henry Ford s'inspirera pour ses usines. Les créateurs interrogent inlassablement cette organisation du monde.


Designers, agences, entreprises, chercheurs... Découvrez les acteurs de cette exposition